Architecture, Design

EDGAR JAYET

LAURÉAT EN 2021 DU GRAND PRIX DESIGN PARADE TOULON VAN CLEEF & ARPELS POUR L’INSTALLATION « A BENIDOR » CO-CRÉÉE AVEC VICTOR FLEURY PONSIN, EDGAR JAYET POSE UN REGARD D’ARCHITECTE D’INTÉRIEUR ET DESIGNER, SINGULIER, SENSIBLE ET RÉSOLUMENT CULTIVÉ, SUR TOUS LES PROJETS QU’IL APPROCHE.

Enfant, il fabriquait déjà des maquettes de bâtiments quand d’autres, à cet age, dessinent. « Aujourd’hui, si je fais ce métier c’est pour l’espace et l’amour des maquettes, j’ai une fascination pour cela. L’image concours de Design Parade n’était d’ailleurs pas une 3D mais une maquette » confie t-il. Sans être du sérail, il a esquissé sa voie - sa voix ? - au gré des lectures, voyages, stages et rencontres. Toutes inspirantes et complémentaires, à la façon des pièces uniques d’un puzzle. Ce goût pour l’apprentissage et l’exploration historique, géographique, théorique, culturelle et humaine qui le définit se lit dans sa curiosité au monde tout comme dans la liste des noms de designers et artistes auprès de qui il a affuté ses connaissances, Dès le collège, ce seront Ionna Vautrin et Vitra France. Puis, au seuil d’Hypokhâgne, ce passionné de philosophie et de théorie décide de prendre une année de césure en Nouvelle Zélande et assiste le designer David Trubridge — ce sera là aussi fondateur. Il caresse l’idée d’intégrer l’ECAL à son retour, mais ce sera finalement Camondo, cette « école directement héritière du métier d’ensemblier - décorateur qui offre l’occasion d’une vraie rencontre avec l’espace et apprend à être totalement pluridisciplinaire, à travailler sur toutes les échelles, du graphisme au livre, au détail de mobilier, à l’espace, à la scénographie ». Architecte de son propre cursus, il l’étoffe d’expériences IRL en parallèle — six mois à Hong Kong à imaginer, façon Archigram, de nouveaux logements étudiants en jouant sur les superpositions de passerelles, suivis de stages chez Jakob + MacFarlane, Noé Duchaufour-Lawrance et Xavier Veilhan durant une seconde an- née de césure. En filigrane ce passionné du 19ème siècle - qui est néanmoins totalement représentatif de l’esprit collaboratif de sa génération - s’immerge dans la Sécession Viennoise. Une « rencontre avec l’invention de la modernité faite en première année en cours d’histoire de l’architecture, à Camondo, à laquelle il vient de consacrer son mémoire. « Je n’ai cessé, au cours de mes recherches sur la Sécession de croiser le terme Raumkünstler qui signifie littéralement « artiste de l’espace » et je suis convaincu de la justesse de cette idée : envisager l’espace comme une matière « D’où cette « profonde envie de travailler sur la scénographie de la pensée, d’incarner cette dernière dans la matière » qui innerve tous ses projets passés, présents et futurs.